Historique de la Fédération

Le 17 avril 1797, HOCHE et MOREAU franchissent le Rhin et bloquent Prussiens, Autrichiens et Emigrés royalistes. Après le Traité de Campo Formio, le 17 Octobre, le Directoire était parti en guerre pour le Rhin. L’Autriche cédait bien la Belgique, mais ne nous reconnaissait plus toute la rive gauche du Rhin, d’où création de la «Garde au Rhin ». N’oublions pas que la loi du 8 septembre 1798 préparée par Jourdan, a créé la conscription qui rappelait que « chacun devait ses services à la Patrie et au maintien de la Liberté, de l’Egalité et de la Propriété, toutes les fois qu’il était appelé par la loi à les défendre !! ».

N’oublions pas que notre Marseillaise fut d’abord le « chant de guerre de l’Armée du Rhin ».

La « Garde au Rhin » dura avec succès jusqu’en 1814 où des officiers de la noblesse demandèrent sa dissolution, tel le Comte de LA ROCHE AMYON, Inspecteur Général de la cavalerie dont la plus belle citation était le : « 26/12/1806, a sauvé par son intrépidité 800 hommes qui étaient sur le point de tomber entre les mains des Français !! » … On croit rêver.

De mars à juin 1815, la « Garde au Rhin » se bat contre la coalition, aussi ne survit-elle pas à Waterloo et à l’occupation par les Prussiens, Russes et Anglais ; elle redémarre en 1820 jusqu’en 1871 : nouvelle occupation ; grâce aux négociations de THIERS, les Prussiens se retirent de la plus grande partie de la France, mais conservent l’Alsace et la Lorraine, la France n’a plus accès au Rhin.

En 1918, la « Garde au Rhin » est de nouveau en place, notre médaille de l’époque et jusqu’en 1958, s’appelle toujours la « Garde au Rhin ». Elle est toujours présente dans nos statuts du 8/12/1945, nos diplômes portaient encore en 1949 la date de 1797 !! nos diplômes d’insigne d’or ou argent la portent encore, avec notre ancien sigle « F.A.R.R. » soit : Fédération des Anciens de la Ruhr et de la Rhénanie.

En 1918, l’Armée du Rhin commence l’occupation, sous les ordres du Maréchal FAYOLLE et en 1924, le Colonel GILBERT, le Président Raymond POINCARE, Paul TIRARD, André MAGINOT, relancent cette déjà vieille « Garde au Rhin » sous le nom de F.A.R.R.

Vous en êtes les héritiers.
Soyez en fiers et
VIVE LES A.F.F.A.A. !

L’Allemagne devait verser comme dommages de guerre, 132 milliards de marks or (! …) dont 52% à la France. En 1921, la France n’avait perçu que 2 annuités. Puis l’Allemagne s’arrêta de payer, cela malgré la menace de BRIAND d’occuper la Ruhr et un accord Franco-Allemand de règlement en fer et charbon dont les anglais prirent ombrage ; en 1922, l’Allemagne ne payant toujours pas, elle demande un moratoire.

Raymond POINCARE, Président du Conseil, excédé, décide d’appliquer ce qui est prévu depuis plusieurs mois, c’est-à-dire l’occupation de la Ruhr, effective le 11 janvier 1923. Certains territoires précédemment allemands étaient toujours sous contrôle français.

Malgré l’opposition des anglo-américains, qui accordent plus de crédit « aux difficultés » allemandes qu’aux réclamations de la France, persuadés que nous exagérons les dégâts (!!) – pour ceux qui le pensent, qu’ils visitent les Monuments aux Morts de France, et entre autres, les champs de bataille de la Marne ou de l’Artois. Immédiatement l’Allemagne riposte par la grève des mineurs de la Ruhr. Les partis communistes européens protestent contre la France par le « Manifeste d’Essen ». Les mineurs français CGTU se mettent en grève par solidarité avec les mineurs rhénans. Les Anglais et les Américains soutiennent le mark et font chuter le franc.

POINCARE doit accepter le plan DAWES le 18.04.1924 et bien que soutenu par le mouvement autonome rhénan, favorable à l’influence française, doit démissionner. Fortement aidé par l’Angleterre et l’Amérique qui revalorisent le mark, le gouvernement allemand se raffermit, mouvement séparatiste et Raymond POINCARE furent alors voués à l’échec. Seule la banque anglaise Morgan soutient la France (!!) Le 12 janvier 1924, POINCARE et le Colonel Henri GILBERT LEVY créent ce qui allait devenir les AFFAA : la Fédération des Anciens de la Rhénanie et de la Ruhr, qui prit très logiquement la suite de la « Garde au Rhin ». POINCARE en fut le premier Président d’Honneur avec André MAGINOT.

En juillet 1925, nos troupes commencent à se retirer de la Ruhr pour se rendre en Palatinat. Ce ne fut pas une promenade militaire, la résistance passive et armée de certaines organisations allemandes nous occasionnèrent des pertes sensibles. Une proposition de loi, créant une médaille Commémorative, fut déposée par Monsieur André BEAUGUITTE, Député de la Meuse. L ‘avènement du cartel des gauches et la chute du Ministère POINCARE fit qu’elle demeura dans les cartons de la Chambre des Députés où elle doit figurer encore. Monsieur HERRIOT nous déclara à l’occasion d’une visite que nous lui fîmes à ce sujet « Ce n’est pas mon gouvernement qui a décidé de l’occupation de la Ruhr », à cela lui fut répondu que nous n’avons pas cru servir un gouvernement mais la France, réponse que nous devons toujours et avec fierté considérer comme la nôtre. Le 17 septembre 1926, entrevue BRIAND – STRESEMANN à Thoiry, au sujet de la Rhénanie et de la Sarre que les troupes françaises commencent à évacuer en mars 1927. En 1928, après que les élections aient confortées le pouvoir de POINCARE, celui-ci reconnaît nos médailles. Le 28 décembre 1927, les accords BRIAND – KELLOG, en vue d’une renonciation à la guerre en cas de différent, étaient proposés et acceptés le 6 février 1928 : on sait ce qu’ils ont valu puisqu’en Août 1940 notre Association était mise en sommeil, n’ayant pas voulue être dissoute.

Le Président de la République, Raymond POINCARE, déclarait et écrivait :
« Je garde une reconnaissance inaltérable aux Anciens de Rhénanie et de la Ruhr, ils ont fait leur devoir, avec courage et dignité sans se laisser jamais troubler par aucune provocation, sans rien perdre de leur calme et de leur sang-froid, ils ont tous bien mérités de la Patrie ». (Citation au mémorial de Nice)

Pendant l’occupation, de nombreuses perquisitions sont effectuées à notre siège. Les Allemands étaient intrigués par notre dénomination FARR. En 1941, le Maréchal PETAIN cesse d’être l’un de nos Présidents d’Honneur.

Puis en 1945, le Général KOENIG et le Général de LATTRE DE TASSIGNY la remettent en activité, toujours sous la Présidence de son fondateur :  le Colonel Henri GILBERT LEVY et deviennent ses Présidents d’honneur les Généraux GUILLAUMAT, DESGOUTTES, BETHOUARD, DU TEMPLE DE ROUGEMONT et bien d’autres noms illustres que je ne peux tous vous citer. N’oublions pas que le Général SEVEZ avant de devenir Commandant des T.O.A. a signé le protocole d’accord de capitulation par les Allemands le 7 mai 1945 à Reims et que le Général de LATTRE DE TASSIGNY a signé la capitulation allemande le 8 mai 1945.

En 1946, nous renaissons et pour assurer la pérennité de notre Association, nous décidons de joindre à nous les Anciens de la 1ère Armée et ceux qui par la suite feraient leur service militaire en Allemagne. Le statut des militaires en Allemagne a beaucoup évolué au cours des années : Forces Françaises en Allemagne (FFA), Forces Françaises Stationnées en Allemagne (FFSA) et enfin Forces Françaises et Éléments Civils Stationnés en Allemagne (FFECSA) Notre titre devient alors celui qui est maintenant le nôtre.

Les buts de la Fédération sont inscrits dans ses statuts :
« Perpétuer le souvenir de ceux qui sont morts en montant la garde sur le Rhin et en remplissant leur mission » et « Entretenir et développer entre ses membres des rapports de solidarité morale et de bonne camaraderie, nés en occupation ».

Elle publie quatre fois par an une revue qui est envoyée à tous les adhérents. Chaque année, un Congrès réunissant des centaines de participants, se tient dans une ville de France. Elle s’associe à toutes les grandes manifestations nationales.

Nos camarades des F.F.A., F.F.S.A. maintenant F.F.E.C.S.A vivant quotidiennement avec la population allemande sont les meilleurs artisans et garants depuis 1950 de la réconciliation Franco-Allemande. Depuis la Fédération s’est considérablement développée et continue à le faire. Elle s’interdit de servir tout intérêt politique ou religieux, mais son idéal est toujours comme il l’a été dans le passé :

«SERVIR LA FRANCE».

La Fédération a connu, depuis 1924, les Présidents :
Le Colonel Henri-Gilbert LEVY de 1924 à 1980, le Colonel COUSSON de 1980 à 1985, Henri NICOULLAUD de 1985 à 1990, Alain de RAEDT en 1991, Aimé PETIT de 1992 à 2008, Général(2s) Jacques KELLER de 2009 à 2010, Jean-Claude LAVEDRINE de 2011 à 2016, Christian LEBEGUEC en 2016, Général (2s) Jacques KELLER de 2017 à 2019, Général (2s) Jean-Claude DUSSAUCY de 2019 à 2022, Philippe CHATELAIN à partir de Janvier 2023.

C’est un bel exemple de continuité, exemple que nous a donné le Colonel GILBERT. Actuellement, le Général (2s) Yves CRÈNE ancien CCFFA) et Mme Martine SCHOEPPNER (pour l’Allemagne) en sont les Présidents d’Honneur.

Soyez fiers d’être A.F.F.A.A.

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